Depuis les colonies familiales et les déplacements de patients vers les campagnes pour vider les hôpitaux psychiatriques, l’accueil familial thérapeutique a bien évolué, encadré par un ensemble de textes réglementaires. D’instrument de relégation il est devenu une des modalités de prise en charge des patients dans l’éventail du dispositif thérapeutique.
Désormais partenaires reconnus, quel regard les familles portent-elles sur les indications d’AFT portées par les équipes de soin ? Quelles sont les différences avec les attentes liées aux accueils sociaux et avec les placements d’autrefois ?Quelle incidence cette évolution a-t-elle sur l’indication d’accueil familial ? Peut-on seulement considérer que l’on est passé d’indication « par défaut » à des indications « positives », médicalement élaborées et accompagnées ?
En quoi l’émergence de nouveaux modes d’expression pathologique nous incite-t-elle à repenser l’offre et les modalités d’accueil familial ? Comment l’AFT reste-t-il un élément du dispositif de soin ? Pour quelles indications ? Les réponses proposées par les accueils séquentiels ou à temps partiel sont-elles amenées à se développer voire à se généraliser ?
Dans un contexte global de réorganisation du système de santé, dans un souci de rationalisation des coûts, dans un moment d’encombrement des services de psychiatrie, comment comprendre la remise en question dans de nombreux hôpitaux des unités d’accueil familial ? L’AFT reste-t-il une «indication rentable » pour les institutions ?