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Annulation du Congrès 2020 du GREPFA-France

Annulation des journées de formation du GREPFA-France de juin 2020

La situation sanitaire que nous avons traversé nous a contraint à devoir annuler les journées de formation des 11 et 12 juin 2020 à Paris.

Sans possibilité de trouver des dates satisfaisantes de report avant la fin de cette année, le comité d'organisation a définitivement entériné l'annulation de ces journées.

Nous vous informerons de la suite de nos activités dès que nous le pourrons.

D'ici là, vous pouvez continuer à consulter les actes des précédentes journées compilés sur notre site (colonne de gauche). Celui-ci avait rencontré des soucis d'accès, nous empêchant de l'actualiser pendant plusieurs mois: c'est finalement rétabli ! Veuillez nous excuser de ce silence bien involontaire et de ce désagrément.

Nous vous adressons plein d'énergie et d'enthousiasme pour la poursuite/reprise de vos activités auprès des personnes accueillies, des accueillants et assistants familiaux, ainsi que de l'ensemble des professionnels (soignants ou non) de l'Accueil Familial.

Bien amicalement.

L'équipe du GREPFA-France

Congrès Paris 2018

Actes des 13èmes Journées de Formation du GREPFA France

CLIQUER dans Actes des Congrès (à gauche ;)) sur Congrès 2018 à Paris

qui se sont tenues les Jeudi 7 et vendredi 8 juin 2018 à Paris

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Déplier Fermer  Congrès 2006 au SABLES D'OLONNE

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ème 

 congrès du GREPFA France, Les Sables dOlonne (15-16 juin 2006) 1 

M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

Dr Martin PAVELKA 

Pédopsychiatre, Unité d‟Accueil Familial Thérapeutique, E.P.S. Barthélémy Durand, Sainte 

Geneviève-des-Bois 

Sylvie DENIZET  

Infirmière psychiatrique, Unité d‟Accueil Familial Thérapeutique, E.P.S. Barthélémy Durand, 

Sainte Geneviève-des-Bois 

 

 

 AXE n°3 « IDENTITE ENTRE FAMILLE D’ORIGINE ET FAMILLE D’ACCUEIL » 

« Le plongeon dans le sac » 

L’enveloppe matérielle et humaine de la médiation 

Dans notre Unité d‟Accueil Familial Thérapeutique, qui fait partie d‟un secteur public de 

Pédopsychiatrie de l‟Essonne nous soignons majoritairement les enfants qui ont dû être 

séparés par le Juge de leurs parents, qui en raison de leurs graves troubles de parentalité, 

imposent à leurs enfants les carences ou maltraitances, qui sont nocives dès le développement 

précoce. Face aux troubles mentaux et troubles de personnalité des parents, notre objectif 

premier est le soin et la prévention chez leurs enfants d‟une évolution vers un trouble grave 

de la personnalité, vers un trouble envahissant, voire le repli autistique.  

 

Les enfants de notre service sont accueillis de manière permanente continue - souvent depuis 

le jeune âge - en familles d‟accueil. Parallèlement au soutien du lien d‟attachement avec les 

accueillants, notre équipe met l‟accent sur l‟accompagnement aménagé des liens des enfants 

avec leurs parents. Non pas parce que c‟est le droit, mais parce que l‟expérience montre que 

cela contribue à l‟évolution favorable des enfants séparés. 

Notre dispositif de soins inclut,    quand c‟est indiqué,     la pratique de médiation des 

rencontres enfant/parents. C‟est sur ce point que nous nous focaliserons, sur le cadre et les 

mécanismes d‟action préventive et thérapeutique de la médiation, de ce que nous avons 

rebaptisé pour les besoins de cet atelier l‟enveloppe matérielle et humaine de la médiation. 

Nous nous appuierons sur une vignette clinique. Notre expérience se base sur une activité 

annuelle d‟une centaine de rencontres parents-enfants qui sont médiatisées par les soignants. 

BREVE HISTOIRE DE LA SITUATION 

Jean et Nelly ont aujourd‟hui 16 et 18 ans. Ils ont une sœur âgée de 22 ans qui n‟a pas été 

suivie par notre service. Ils ont été tous les trois brusquement séparés de leurs parents, plus 

d‟1 an et ½ après le premier signalement, par l‟ordonnance du juge à l‟age de 4 et 6 ans car ils 

ont fait l‟objet d‟agissements incestuels induits par les troubles de la personnalité du père. 

Nelly les a révélés dans ses dessins à l‟école. La dysparentalité de la mère est également 

sévère en raison de la psychose déficitaire qu‟elle présente associée à l‟époque à l‟alcoolisme. 

L‟installation de Jean et Nelly en famille d‟accueil à l‟âge de 7 et 9 ans a été lente, suite à une 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

série de changements d‟accueils institutionnels qui précédaient leur admission dans notre 

unité. 

Les liens avec leurs parents ont été maintenus. Avec le père, dans un centre de rencontres 

« agrée justice ». Avec la mère, les rencontres sont assurées par notre équipe. Le mode 

relationnel de Nelly et Jean a été marqué par l‟idéalisation de leurs parents, phénomène que 

développe Maurice BERGER. En effet, les enfants sont à cette époque dans l‟illusion et 

l‟attente du retour chez les bons parents. Cette idéalisation est fort connue et il ne faut pas 

en négliger sa puissance. Comme si, après une rupture brutale, sans préparation ni 

accompagnement, l‟élaboration de la séparation avait été gelée et les enfants s‟étaient figés 

dans l‟attente du passé idéalisé. 

A cette époque, Jean présentait un retard global du développement, son niveau 

d‟apprentissage a retardé son entrée au C.P. et son comportement exprimait des troubles de 

personnalité plus profonds. A partir de son accueil en milieu familial, ses difficultés ont 

évolué favorablement. 

Nelly a dû retourner en maternelle après une tentative de C.P. devant son manque de maturité 

pour les apprentissages scolaires, puis elle a redoublé son C.P. avec un projet d‟entrée dans 

une classe spécialisée. Finalement, après l‟accueil en milieu familial, elle a commencé à 

développer sa curiosité et à suivre, même si laborieusement, une scolarité ordinaire. 

Leur mère a été suivie par un service de psychiatrie et fréquentait un hôpital de jour. Les 

agissement sexuels du père n‟ont pas fait l‟objet d‟un jugement. Seule la mesure de 

séparation protectrice (OPP) a été effectuée. 

Et c‟est donc dans ce contexte familial, qu‟il y a 8 ans, nous avons commencé à médiatiser les 

rencontres des enfants avec leur mère sur le mode qu‟on va détailler.  

Mais d‟abord quelques remarques théoriques sur le lien pathologique. 

LIEN ENFANT/PARENTS ET LA DYSPARENTALITE 

Les personnes gravement dysparentales, souvent souffrant d‟une pathologie psychique, sont 

défaillantes, selon les repères de Didier Houzel, 1/dans leur capacité de soin parental 

quotidien, 2/dans la manière de penser l‟enfant et soi même et 3/dans l‟aptitude à tenir le 

rôle social de parent. 

La relation avec leur enfant est de nature à créer un attachement hautement pathologique. 

Leur lien se tisse déjà avant la décision de séparation, peu importe sa précocité. Le 

développement postnatal du bébé est non seulement entravé par les interactions 

dysfonctionnelles mais il serait marqué déjà intra-utéro, comme le postule Suzanne Maiello, 

où le fœtus a été exposé aux manifestations du monde psychique de sa mère et les aurait 

engrangées voire mémorisées.  

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

Notre conception d‟accompagnement et de soin part de l‟idée que le lien entre ce type de 

parents et leur petit comporte schématiquement deux aspects intriqués : 

D‟abord un aspect “favorable”, touchant à la conception et transmission de la vie,   fondateur 

de l‟affiliation et de l‟assise identitaire,    touchant à la question d‟origines qui dépassent la 

vie individuelle de l‟enfant comme du parent. Cet aspect    est souvent masqué et saboté par 

le deuxième. 

Ce deuxième   est l‟aspect “nocif”, générateur de la pathologie du lien, et des 

dysfonctionnements psychiques du bébé et de l‟enfant. Ceux-ci se renforcent à chaque 

exposition à cette dysparentalité. Ils compromettent le développement de l‟espace psychique 

de l‟enfant. 

C‟est ce deuxième, l‟aspect nocif de la dysparentalité, avec l‟incapacité du parent, malgré 

l‟aide, d‟établir une interaction dyadique favorable,   qui appelle et justifie la décision de 

séparation, avec l‟accueil de l‟enfant dans la famille suppléante. Cette séparation évite à 

l‟enfant l‟aggravation de la psychopathologiques voire assure sa survie.  

Toutefois, l‟acte de séparation protectrice seul non seulement n‟est pas soignant, mais il a 

des effets secondaires dus à la rupture du lien, même pathologique. C‟est pourquoi il faut que 

le moment même de la séparation soit préparé, accompagnée et travaillée, ce qui a manqué 

chez Nelly et Jean. Mais, dans ces dysparentalités graves, la distanciation reste le préalable 

à tout soin… 

C‟est la considération du premier aspect favorable du lien (touchant à l‟affiliation, l‟identité, 

les origines) qui répond à la question - pourquoi, malgré les dangers, le maintien des 

rencontres dans des conditions aménagés après la séparation est favorable pour l‟enfant ? Le 

matériel clinique rassemblé en France mais aussi aux Etats-Unis, témoignent dans ce sens. 

C‟est forts de ces constatations théorico-cliniques que nous soutenons l‟hypothèse de l‟impact 

préventif et thérapeutique de l„enveloppe matérielle et humaine que constitue la médiation. 

 

JEAN, NELLY ET LEUR MERE 

Revenons à notre exemple. Les rencontres médiatisées entre Jean, Nelly et leur mère durent 

1 heure au rythme de 2 fois par mois dans une pièce de notre Unité, située dans un pavillon 

individuel.  

Pendant ces rencontres, il y avait plusieurs atmosphères, plusieurs ambiances, qui pouvaient 

alterner de l‟une à l‟autre, que je vais tenter de vous transmettre. 

La maman pouvait avoir des moments d‟absence psychique. Elle était assise parmi nous sans 

contact visuel ni verbal. Elle ne montrait aucune curiosité en ce qui concernait leur quotidien 

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et ils avaient beaucoup de mal à s‟écouter les uns les autres. Souvent dans ces moments-là, 

Jean et Nelly étaient agités et se disputaient en tenant des propos blessants l‟un envers 

l‟autre. Comme s‟ils cherchaient à faire réagir leur mère ou à la réanimer, Mais ces échanges 

ne la faisaient pas changer de comportement. 

A d‟autres moments, la mère et les enfants pouvaient avoir des mouvements de 

revendication. Ils me disaient que je les dérangeais, que ça se passerait mieux si je n‟étais 

pas là et qu‟ils n‟avaient pas besoin de moi. Qu‟1 heure de rencontre ce n‟était pas suffisant, 

alors qu‟il arrivait à leur mère de montrer des signes d‟impatience au bout de quinze minutes. 

Quant aux enfants, ils pouvaient dire qu‟ils ne savaient pas quoi faire, qu‟ils s‟ennuyaient. Dans 

ces moments là je faisais l‟objet de projections hostiles, par exemple Jean et Nelly me 

renvoyaient qu‟ils ne comprenaient pas mon métier, que je ne servais à rien et fréquemment 

aussi ils me faisaient des remarques désagréables sur mon apparence physique et 

vestimentaire ou encore me disaient que j‟étais folle. 

Ces moments décrits ci-dessus alternaient avec des moments de « collage » sans mot entre 

la mère et la fille. Par exemple, Nelly pouvait passer un long temps de la rencontre à coiffer 

sa mère. Cela me surprenait toujours car Nelly ne semblait pas gênée et surtout ne semblait 

pas s‟apercevoir de l‟aspect physique et vestimentaire très négligé de celle-ci. Cela semblait 

être pour elles deux, un mode de relation familier et ancien qu‟elles remettaient en place à 

chaque nouvelle rencontre. Le collage entre Nelly et sa mère semblait combler le vide de leur 

relation. Nelly était comme « aspirée » par ce vide, comme si elle était incapable de penser et 

d‟agir par elle-même. 

Mais ce qui était très significatif, c‟était d‟autres moments où Madame ne montrait aucune 

pudeur ni limite. Il lui arrivait de faire des confidences à ses enfants sur son intimité 

(racontant son dernier rendez-vous amoureux) ou encore lorsqu‟on jouait aux petits chevaux, 

elle pouvait érotiser ce jeu en insistant sur l‟expression « sauter » accompagné d‟une 

excitation qui semblait la réveiller et la sortir de sa passivité. Ce climat, plus encore que les 

autres, était source de sidération pour moi avec, on peut l‟imaginer, des effets similaires sur 

les enfants. 

Quant à Jean, son mode de relation avec sa mère était différent de celui de sa sœur. Il était 

peu investi par elle. Il arrivait que Madame apporte un cadeau à Nelly sans en apporter à 

Jean. Lors des premières rencontres médiatisées, Madame pouvait tourner le dos à Jean et 

ne pas lui adresser la parole durant une longue période, comme si elle ne le voyait pas, qu‟il 

n‟existait pas. Notons, que lors d‟un entretien, et probablement devant les enfants, Madame a 

pu à la fois dire « je ne désirais pas de garçon »  et  « les garçons c‟est pas mon truc ». 

Jean avait donc du mal à rester une heure entière dans la pièce. Il lui arrivait fréquemment 

de sortir dans le couloir, il pouvait sauter au cou de la première personne qu‟il y rencontrait, 

comme s‟il la connaissait depuis toujours. Jean avait aussi des difficultés pour se concentrer 

et accepter les règles d‟un jeu. Il pouvait passer d‟une idée à l‟autre sans transition. Lors des 

disputes, avec sa sœur, il se mettait très en colère et semblait débordé par ce qu‟il 

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ressentait.  

L’ENVELOPPE DE LA MÉDIATION – SON CADRE ET SES EFFETS 

Nous tenons à vous parler de l‟organisation concrète des rencontres médiatisées, du 

contenant auquel nous tenons pour son effet soignant – préventif et curatif, et qui permet à 

tous les intéressés de faire avec les ambiances qu‟on vient de décrire. 

Chacune des séquences du déroulement de la rencontre est pensée pour favoriser le soin, 

favoriser au mieux chez l‟enfant la capacité très progressive de faire face et de soutenir, 

puis rendre conscients les affects et les pensées survenues avant, pendant et après sa 

rencontre avec ses parents. Il les a vécu bien avant la séparation protectrice mais n‟a pas pu 

les intégrer. 

D’abord, la rencontre n’est pas faite pour être le lieu d’échanges entre les 

parents et la Famille d’accueil. Ce n’est pas le moment. L’architecture et la 

circulation dans les locaux y sont adaptés. 

Cela permet d‟éviter l‟expérience confuse générée par un 

face-à-face Parents/FA en présence de l‟enfant. 

Paradoxalement, c‟est une prévention du clivage entre les 

deux espaces relationnels spécifiques, FA & parents, qu‟a 

crée la séparation protectrice. 

Quand cela arrive quand même par ex. chez un bébé, son 

regard « valse » confusément et s‟accroche souvent sur un 

tiers, comme une référente ou éducatrice. Quand l‟enfant 

marche, le plus souvent il tente de quitter les lieux. On 

s‟emploie à l‟éviter. 

La famille d'accueil accompagne l’enfant 1/4 H avant le début dans la pièce 

des Assistantes Maternelles par une entrée séparée.  

Là a lieu un échange bref entre l’Assistante maternelle et les soignants 

avant la rencontre. 

Cet échange en sa présence tend à éviter à l‟enfant le 

sentiment de discontinuité d‟étayage grâce à ce relais 

d‟une référence adulte avant de voir ses parents. 

La transition de l‟assistante vers les référents est 

baignée de mots sur le quotidien immédiat qui font le lien 

et enveloppent. 

Chaque fois que nos moyens le permettent, nous préférons 

aller chercher l‟enfant en Famille d‟accueil. 

 

Quand l’Assistante familiale quitte les locaux l’enfant entre avec ses 

référents dans la pièce de médiation. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

C‟est le temps d‟adaptation, 

d‟ajustement psycho-affectif de 

l‟enfant dans le lieu de la rencontre.. 

  

Les parents viennent en salle d’attente, seuls ou accompagnés de leurs 

propres référents, qui eux n’assisteront pas à la rencontre. 

Les parents ainsi bénéficient d‟appui disponible en arrière 

plan. Car malgré leurs troubles, les « parents » ne sont pas 

reçus par nous en tant que « patients ».  

Pendant la rencontre il arrive que les parents vérifient 

leur présence : « Sont-ils là ? », « Le taxi est-il arrivé ?  

 

Un des référents vient à la rencontre des parents, l'autre restant auprès 

de l’enfant. 

Ces instants permettent une évaluation discrète de leur 

état clinique. C‟est la prévention de la répétition 

traumatique des interactions traumatiques en cas de 

rechute des parents. Certains parents utilisent ce moment 

pour parler d‟eux, leurs angoisses, ou pour contester le 

Juge, défier les soignants, etc… 

Cela leur permet ensuite de mieux se contenir 

devant l‟enfant et les interactions sont de meilleure 

qualité. 

Une fois, à cette occasion la mère de Nelly a montré aux 

soignants la bande dessinée « Fluide glacial » qu‟elle a 

apporté pour Jean. Les référents ont pu prévenir ce 

passage à l‟acte incestuel, en l‟amenant à garder ce cadeau 

qu‟elle a reçu pour elle, d‟une de ses connaissances. » 

Ensuite le parent entre dans la pièce de médiation avec le référent qui l'a 

accueilli et qui va rester tout au long de la rencontre. 

A ce moment très important se joue pour l‟enfant la 

confrontation à l‟image du parent (parfois effacée quand il 

était absent longtemps) et pour le parent la confrontation 

à son enfant réel, très différent de celui qu‟il porte dans 

sa tête. 

Ces moments où l‟enfant imaginaire qu‟ils viennent visiter 

ne colle pas avec l‟enfant réel en face d‟eux, qui est mal 

supporté voire non perçu, sont très fréquents et 

nourrissent chez les parents les vécus persécutifs, de 

perplexité ou d‟abandon. 

La pièce est équipée selon l’âge de l’enfant et offre les moyens d’ajuster la 

distance. (berceau, cosy, tapis, table basse, etc.. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

Les jeux et jouets facilitent les interactions d‟un niveau 

adapté à l‟âge de l‟enfant. Le berceau, cosy, tapis de jeu, 

table basse permettent aux enfants de régler la distance 

pour éviter l‟étau fusionnel. 

Le déroulement de la rencontre suit les initiatives des parents et des 

petits. Deux soignants présents permettent à l’enfant et aux parents de 

bénéficier d’interlocuteurs distincts. 

Le rôle des référents n‟est pas d‟initier mais de soutenir 

les initiatives, si nécessaire. Ca reste quand même une 

visite, une rencontre. Ce en quoi elle contribue au soin 

c‟est ce que nous tenons autour de ce réel, en le 

médiatisant. 

       La présence de deux référents s‟adapte à la 

psychopathologie du parent d‟un côté et les initiatives de 

l‟enfant de l‟autre. Si le parent devient par ex. hostile 

avec un référent l‟enfant s‟appuie sur l‟autre, et l‟effet 

filtrant, pare-excitant, qu‟il propose. 

C‟est aussi la prévention de la rivalité parent–enfant face 

à un seul tiers.  

A la fin, c’est le parent qui fait « au revoir » et sort le premier de la pièce 

pour partir seul ou avec ses accompagnateurs. 

Ce moment de la rencontre renvoie constamment à l‟acte 

de séparation protectrice. Si on invitait l‟enfant de faire 

« au revoir », on le pousserait à jouer un rôle actif dans ce 

qui génère l‟angoisse de séparation ou d‟abandon, mêlé à la 

culpabilité d‟abandonner et de ne pas soigner son parent. 

Aussi, le départ du parent (qui rejoint ses référents) 

n‟accentue pas la parentification de l‟enfant. Il nous 

semble que ces dynamiques sont valables dès le premier 

âge.  

Une fois l’enfant seul avec ses référents, ils ont l’occasion d’évoquer 

ensemble les contenus marquants de la rencontre qui méritent une évocation 

explicite ou une clarification du sens. 

Le fait qu‟il s‟agisse de référents connaissant son histoire, 

et avec une expérience de la pathologie des parents, est 

ici fondamental et différencie notre travail des 

« rencontres accompagnées » dans le champ social.   

      C‟est un moment de verbalisation des aspects 

significatifs nocifs ou nourrissants de la rencontre.  

Un grand casier personnel est disponible pour chaque enfant, où peuvent 

être entreposés les objets d’une rencontre à l’autre. Dessins, jouets. 

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Y déposer les objets permet à l‟enfant de modérer leur 

circulation entre l‟espace relationnel de la FA et le lieu de 

rencontre de ses parents. Il s‟agit de dessins, jouets, 

jeux, cartes, etc.   

La famille d'accueil arrivera plus tard. 

L‟arrivée de l‟Assistante familiale permet un nouvel 

échange d‟"après-médiation" pendant lequel les référents 

restent aussi discrets que possible sur le contenu de la 

rencontre.  

Après le départ de l‟enfant ils prennent un temps de post- 

médiation pour reparler et prendre des notes sur le 

déroulement, les échanges, leurs sentiments.  

Les deux mêmes soignants référents mènent les 

médiations successives pour un même enfant. 

Nous insistons sur ce souci de continuité/rythmicité pour 

l‟enfant, de la facilité de faire les liens d‟une fois sur 

l‟autre et donc soutenir l‟historicité des rencontres. Le 

« Vous vous souvenez ? » des soignants peut faire revenir 

des événements récents ou bien éloignés dans le passé. 

Cette constance du milieu référent assure l‟enveloppe qui 

favorise chez l‟enfant le processus d‟intégration et 

continuité externe et interne face au parent.  

Cette constance permet aux soignants de ne pas se 

retrouver englués dans les répétitions induites par la 

pathologie parentale, qui sinon seraient bien plus difficiles 

à repérer et élaborer. 

 

Lors de l’entretien ultérieur avec les parents en absence de l’enfant mais en 

présence du médecin référent, les éléments des rencontres sont remémorés, 

et repris quand les parents l’acceptent. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

Il n‟a pas lieu le même jour. Tout dépend d‟une 

confiance suffisante entre les parents et l‟équipe. Souvent 

les parents oublient ou refusent de venir, d‟autres 

l‟utilisent pour parler d‟eux, ou pour contester.  

Les soignants référents bénéficient du temps 

d’élaboration. 

Pendant la rencontre ils reçoivent les projections, font 

face aux symptômes des parents, leur psychisme est 

fortement sollicité. 

 Alors, la réunion de « reprise », d‟élaboration de la 

pratique, en présence d‟un psychologue ou pédopsychiatre, 

permet aux référents d‟évoquer le déroulement des 

rencontres, leurs sensations, sentiments, réactions, 

mettre en récit des vécus sidérants, s‟interroger et mieux 

identifier les climats relationnels qui les ont induits. Ils 

pourront alors mieux les appréhender à l‟avenir, et 

maintenir leur vitalité au moment où ça se reproduira, user 

les mots plus justes à partir de leur ressentis.  

     C‟est le fondement de la dimension préventive et 

thérapeutique de cette pratique. 

Naturellement, il ne s‟agit pas d‟une élaboration 

personnelle des résonances avec l‟inconscient des 

référents. Ce n‟est pas le lieu. 

« Stabilité, continuité, progressivité, élaboration » sont des caractéristiques structurelles et 

dynamiques de la médiation, afin d‟assurer la sécurité psychique pour l‟enfant et les 

conditions rassurantes pour les parents. Ceci étant dit, les repères du cadre sont aussi là 

pour être tantôt malmenés, transgressés ou assouplis. Mais même malmenés, ils exercent leur 

fonction d‟enveloppe contenante. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

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« LE PLONGEON DANS LE SAC » 

Afin d‟illustrer l‟effet curatif et préventif que peut avoir la médiation des rencontres, j‟ai 

choisi de vous raconter un des nombreux éléments cliniques que j‟ai rencontré durant ces 10 

ans de médiations. J‟intitulerai ce fragment « le plongeon dans le sac » : 

La première chose que faisait Nelly en entrant dans la pièce de médiation, sans mot, c‟était 

d‟ouvrir le sac à main de sa mère, comme si c‟était leur façon d‟entrer en relation. Nelly 

plongeait systématiquement dans ce sac à main et regardait tout son contenu. Il n'y avait 

aucune parole échangée entre la mère et la fille. Nelly citait tous les objets qu‟elle trouvait 

dans le sac. Cette liste, semblait être adressée à tous et à personne en particulier. Il n‟y 

avait aucune réaction de la mère, pas un mot, peut être une certaine jubilation. Jean, ne 

participait pas à l‟exploration du sac. Même s‟il était souvent sorti de la pièce, il en était le 

témoin. 

A chaque fois que cela se produisait, je ressentais d‟abord un malaise, sans pouvoir 

l‟identifier et sans pouvoir verbaliser quoi que ce soit pour les enfants. Ce malaise devait être 

visible à travers mes attitudes et les enfants ont pu le percevoir. 

Chaque médiation débutait par le « plongeon de Nelly dans le sac » dans les climats que j‟ai 

essayé de vous décrire tout à l‟heure. C‟est comme s‟ils me montraient à voir des choses de 

leur fonctionnement familial, je les voyais, je les constatais, les ressentais mais je n‟arrivais 

pas à élaborer ni à penser. C‟est comme si moi aussi, j‟étais « collée » à ce que je voyais sans 

pouvoir mettre des mots. Mais, si moi, j‟étais engluée dans cette dynamique familiale, je 

pouvais déjà entrapercevoir ce que les enfants peuvent vivre et ressentir en présence de leur 

mère. 

 

En fait, je réalisais que ce n‟est pas seulement parce que j‟étais dans une pièce avec une mère 

et ses enfants que je médiatisais la rencontre, ou que je faisais tiers. Ce sont mes ressentis 

qui comptent et les enfants les perçoivent bien, à travers mes postures, mimiques, gestes et 

paroles. Toutefois, c‟est cette prise de conscience qui est la base du rôle thérapeutique et 

préventif que je peux jouer auprès des enfants.  

Je me suis alors servie d‟une réunion de reprise, où j‟ai évoqué l‟impression que Nelly voulait 

entrer entièrement dans le sac de sa mère, sans notion des limites et de l‟ordre de ce qui est 

intime et personnel. Grâce à cet espace de réflexion, j‟ai compris que l‟origine de mon malaise 

et de mon empêchement de penser pendant les rencontres provenait d‟un climat incestuel. 

Parallèlement aux médiations, le travail de reprise continue. Ceci m‟a permis de mettre des 

mots sur des ressentis et donc de me « décoller » de ce que j‟observais pendant les 

rencontres et ainsi, j‟ai pu plus tranquillement renvoyer, faire des liens, mettre du sens. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

11 

Par exemple, pour reprendre mon illustration, j‟ai pu exprimer que cela me dérangeait, qu‟un 

sac à main est un objet personnel et que dedans il y a nos petits secrets, que cela fait partie 

de l‟intime. Je le disais à chaque fois que cela se produisait et j‟interpellais Madame à ce 

sujet : « Qu‟en pensez-vous ? Cela ne vous dérange pas que Nelly fasse cela à chaque fois ? » 

et la mère me répondait inlassablement la même chose ! « Je ne peux pas l‟en empêcher si elle 

en a envie ». 

Lors de ce travail de reprise j‟ai pu aussi, entre autres, évoquer toutes les projections 

hostiles des enfants et ainsi j‟ai pu comprendre que je leur servais de mauvais objet externe 

de projection. 

Dans l‟intérêt des enfants, ces temps de réflexion et d‟échanges me sont indispensables. Ces 

« retours » et « arrêts sur image » me permettent de mieux identifier mes ressentis, voir 

malaises ou découragements, et donc de mieux les appréhender.  

EFFETS PRÉVENTIFS ET THÉRAPEUTIQUES DE LA MÉDIATION 

Quand la médiation est effective elle a l‟impact curatif et préventif dans les domaines 

suivants : 

 

- Elle permet d‟éviter les échecs répétitifs des interactions et les traumatismes psychiques à 

répétition qui en résultent chez l‟enfant. 

- Elle protége l‟enfant du recours au repli relationnel, ou dans la fusion avec le parent.  

- Elle préserve l‟enfant de l‟empiétement par les interventions parentales. 

- La médiation tend à contrecarrer l‟installation du mode d‟attachement pathologique (Mary 

Dozier) 

- Elle réduit la tendance à la parentification de l‟enfant, car il n‟est pas seul face aux 

sollicitations du parent. 

- Sur le plan fantasmatique, elle réduit la défense par l‟idéalisation des parents, ou à 

contrario leur dénigrement et réel rejet.  

- Leur tenue permet d‟éviter le vécu de perte d‟Objet primaire aux conséquences d‟autant 

plus terrifiantes et dépressogènes que cet Objet était défaillant.  

ALORS SEULEMENT, « l‟aspect favorable » du lien enfant/parent devient opérant, s‟ouvre 

pour l‟enfant l‟accès à la partie saine des parents, des parties préservées de leurs capacités 

parentales. Cela favorise les processus complexes d‟attachement, d‟affiliation et de 

transmission favorables. 

ALORS SEULEMENT, et à la longue, l‟accompagnement thérapeutique peut éviter le clivage 

des Imagos parentales dont l‟élaboration s‟appuie non seulement sur la Famille d‟accueil, mais 

également sur les parents. L‟accompagnement thérapeutique ainsi facilite l‟affiliation, face au 

problème de la “double appartenance” et la complexité de ce qui est “familier”. 

ALORS SEULEMENT il est concevable, si le développement de l‟enfant le nécessite, de 

proposer des rencontres, visites ou hébergements non médiatisés. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

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TRANSFORMATIONS  CLINIQUES 

 

2 ans se sont écoulés depuis (que) le(s) plongeon(s) dans le sac on(t) cessé ; les rencontres 

sont plus paisibles et leur contenu a changé. 

En effet, les discussions entre les enfants et leur mère s‟ouvrent vers l‟extérieur et ne sont 

plus centrées exclusivement sur eux-mêmes. Maintenant les enfants lui montrent par 

exemple leurs dernières productions scolaires ou des disques qu‟ils aiment.  

Nelly et Jean sont beaucoup moins dans l‟agir mais plus dans le langage, c‟est à dire qu‟ils 

peuvent rester autour d‟une table, jouer, échanger, exprimer leurs ressentis par rapport à 

leur quotidien. Ils peuvent aussi être de temps en temps critique vis-à-vis de leur mère. 

Jean peut maintenant rester l‟heure entière dans la pièce. Les séances de coiffage entre la 

mère et la fille ont disparu. 

Cependant, les rencontres ne sont pas si simples. Il reste encore des moments difficiles liés 

à la pathologie toujours présente de la mère, suscitant des situations qui doivent être 

accompagnées. 

C‟est dans ce climat que, 6 ans après la première rencontre médiatisée, se produit un « fait » 

rappelant le « plongeon dans le sac ». 

Jean avait besoin d‟une calculatrice pour faire un jeu, je savais que j‟en avais une dans mon 

sac posé sur une chaise plus loin. Je lui demande donc de me le rapporter. Jean me regarde 

l‟air courroucé et me rétorque sur un ton très vif « Quoi, qu‟est-ce que tu me demandes ? Ca 

jamais, je ne ferai jamais cela, ça ne se fait pas… » 

Et là tout me revient en mémoire, les « plongeons dans le sac » de Nelly et toutes les paroles 

que nous avons échangées autour de cela. Je comprends que Jean a entendu que je lui 

demandais de prendre la calculatrice à l‟intérieur de mon sac. 

Je lui précise donc que, bien-sûr je ne lui ai pas demandé d‟ouvrir mon sac pour  

y prendre la calculatrice, cela me dérangerait aussi et je ne l‟accepterais pas. 

Jean me redit sur le même ton qu‟il ne ferait jamais cela même si je le lui demandais. 

La mère, silencieuse jusqu‟à présent, dit « Ah oui, je me souviens quand vous interdisiez à 

Nelly de fouiller dans mon sac » !. 

A aucun moment Nelly ne participe à cet échange mais elle écoute silencieusement. Par contre 

plus tard dans la même médiation, elle me demandera à plusieurs reprises de lui « passer son 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

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sac » comme si elle s‟exerçait, pour voir quelle impression cela lui faisait. Peut-être aussi pour 

vérifier que je n‟allais pas fouiller dedans. C‟était comme si elle avait besoin de décliner cette 

expérience pour se l‟approprier. 

Cela semblait donc plus superficiel pour Nelly puisqu‟elle avait besoin de passer par les actes 

pour le ressentir et l‟intégrer. Alors que Jean exprimait verbalement les limites, l‟interdit. 

Cela semble intégré pour lui, de l‟ordre du « sur-moi ». 

Quant à Madame, à sa façon et malgré ses difficultés, elle a pu soutenir, grâce à ce 

dispositif, l‟interdit qui est posé et comme le disait mon collègue tout à l‟heure, donner ainsi 

aux enfants l‟accès à ses parties saines, l‟aspect « favorable » de ses capacités parentales.  

AUJOUR’HUI – 10 ANS APRES 

Aujourd‟hui Nelly prépare un C.A.P.- Petite enfance et elle est de plus en plus autonome. Elle 

se confronte aux difficultés de surpoids et se décourage vite quand elle a à mener à bien un 

projet (job d‟été). Elle est amoureuse d‟un garçon de même âge, Simon, qui vit également 

séparé de sa famille. Elle lui a proposé un hébergement de dépannage chez sa mère, avec 

l‟accord de celle-ci, le temps qu‟il retrouve un foyer. 

Lors d‟une visite à domicile de la famille d‟accueil, en absence de Nelly, nous apprenons qu‟un 

jour au retour de week-end passé chez sa mère Nelly affiche une colère (révolte) et raconte 

à l‟Assistante familiale : « je n‟ai pas confiance en ma mère » ; l‟Assistante écoute 

tranquillement et Nelly poursuit : « Simon a peur de ma mère car un jour il lui a dit qu‟il avait 

froid, et ma mère lui a répondu : « viens dans mon lit, j‟ai des préservatifs, je vais te 

réchauffer » » et Nelly termine en disant « bientôt tout cela sera fini ». En effet, avec 

Simon ils espéraient prendre un hébergement dans les mois qui suivaient ce qui n‟a finalement 

pas pu se faire. Aujourd‟hui Simon vit dans un foyer, quant à Nelly, elle a décidé à ses 18 ans 

de rester encore dans sa Famille d‟accueil et ils continuent à se fréquenter régulièrement. 

Ce même jour elle confiera à la Famille d‟accueil sa crainte d‟être enceinte tout en disant 

aussitôt que « si c‟est le cas je garderai le bébé »

Nelly est outragée par les propos, elle l‟exprime et le marque en n‟allant pas voir sa mère 

pendant plusieurs semaines. La réaction de Nelly et les propos de la mère nos renvoient au 

"plongeon dans le sac". C‟est à dire aux limites de chacun, aux interdits, à tous ces mots posés 

autour et pendant les plongeons dans le sac. La mère de Nelly garde ses difficultés et ses 

passages à l‟acte incestuels liés à sa pathologie. Nelly, elle, peut réagir, se défendre, ne 

pas être complètement « collée » à sa mère, (éviter un jeu de séduction déniant la différence 

de générations et l‟interdit de l‟inceste). A son retour Nelly raconte cet épisode à son 

Assistante maternelle, comme si elle avait besoin d‟entendre, de voir, de sentir (et se sentir 

confirmée), par la réaction de l‟autre repère (identitaire) de sa vie. 

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M. PAVELKA, S. DENIZET Le plongeon dans le sac – lenveloppe humaine et matérielle de la médiation 

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Bibliographie : 

Maurice BERGER, "Les visites médiatisées", Revue de Neuropsychiatrie de l'Enfance et de 

l'Adolescence, 2001; 49, pg 159 - 170. 

Maurice BERGER, « L‟échec de la protection de l‟enfance » Dunod, Paris, 2003 

Christopher BOLLAS, "Les Forces de la destinée", Calmann-Lévy, Paris, 1996. 

Myriam DAVID, « Le placement familial : De la pratique à la théorie », ESF éditeur, Paris, 

1989. 

Mary DOZIER, K. Chase STOVALL, Kathleen E. ALBUS, Brady BATES, “Attachment for 

Infans in Foster Care: The Role of Caregiver State of Mind”, Child Development, Sept/Oct 

2001, Vol 72, No 5, Pg 1467-1477. 

Wendy L. HAIGHT, Jill Doner KAGLE, James E. BLACK, “Understanding and Supporting 

Parent-Child Relationship during Foster Care Visits: Attachment Theory and Ressearch”, 

Social Work, Vol 48, No 2, April 2004. 

Suzanna MAIELLO, "Objet sonore. Hypothèse d‟une mémoire auditive prénatale" , Journal de 

la psychanalyse de l‟enfant, No 20, pg 40,1997 . 

Suzanna MAIELLO, "Trames sonores et rythmiques primordiales. Réminiscences auditives 

dans le travail psychanalytique", Journal de la psychanalyse de l‟enfant ,2000 , No 26, pg 77. 

Hana ROTTMAN, "L'enfant face à la maladie mentale de ses parents. Impact et traitement 

en placement familial", Revue de Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, 2001; 

49, pg 178 - 185. 


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